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Riccardo Tamburini, Jón Rúnar Guðjónsson
Le sanglier est peut-être le gibier le plus chassé en Europe, mais comme pour toutes les espèces, il y a beaucoup de nuances et de secrets à connaître. Si vous souhaitez apprendre le plus important à son sujet, vous êtes au bon endroit, car aujourd’hui, nos ambassadeurs – Riccardo Tamburini d’Italie et Jón Rúnar Guðjónsson du Danemark – nous racontent tout ce que vous devez savoir sur la chasse au sanglier.
Riccardo : J’ai commencé à chasser le sanglier après avoir obtenu le permis de chasse dans le coin où j’habite. Ce n’était pas facile au début car il y avait moins d’animaux qu’aujourd’hui, et la technologie ne nous aidait pas comme elle le fait actuellement. Par exemple, avec un collier GPS, il est possible de retrouver vos chiens plus facilement aujourd’hui que par le passé. Il y a 30 ans, vous pouviez passer des jours à les chercher !
Je me souviens très bien de mon premier sanglier – j’ai encore une photo de lui ! C’était assez étrange ce jour-là car nous n’étions que 12 chasseurs au lieu de 40 à 50, mais en encerclant des zones plus petites, nous avons quand même pu avoir quelques animaux.
Le plus grand défi ? Tout dépend : lors de la chasse à courre, il faut être bon tireur : les animaux viennent vers vous en courant vite et se cachent souvent derrière les arbres. Vous devez rester calme et silencieux. Mais vous devez aussi avoir de bonnes connaissances car il est très difficile de savoir si l’animal que vous visez est un mâle ou une femelle. Lorsque je chasse depuis un abri, le problème vient des habitudes du sanglier : c’est un animal nocturne, et il n’est pas toujours facile de l’attirer vers un point d’alimentation dans les délais impartis.
Jón Rúnar : J’ai commencé la chasse au sanglier il y a quelques années seulement. J’ai en fait commencé avec un de mes voisins qui a acheté un petit terrain en Suède et m’a invité à la chasse. La chasse n’a pas du tout été un succès, nous n’avions aucun équipement de nuit. Je n’avais qu’une lampe de poche équipée d’un filtre rouge. Mais il n’y avait pas le moindre sanglier au début. Mon voisin n’a eu de la chance qu’après de nombreuses chasses infructueuses.
Puis, j’ai pu goûter la viande pour la première fois. J’adore tous les gibiers, mais le sanglier a un goût très, très bon. Après cela, nous nous sommes mis à chasser davantage sur ces terrains et nous avons commencé à mieux voir et mieux comprendre les animaux. Au début, il y avait beaucoup de renards malades. Au fur et à mesure que nous supprimions les animaux malades et mourants, il y avait plus d’animaux en bonne santé. Plus de chevreuils, d’élans et de sangliers, et même des daims de temps en temps. Ensuite, nous avons eu quelques années avec des lynx dans la région. Puis il n’y avait plus de chevreuils. Pour chasser le lynx, vous avez besoin d’un permis spécial, et nous ne l’avions pas.
Entre-temps, plus de sangliers sont arrivés. Au bout de 4-5 ans, le lynx avait disparu. Plus aucune trace du lynx, et soudain les populations de chevreuils et de sangliers ont explosé. Ensuite, nous avons prélevé beaucoup de chevreuils petits et faibles. Mais après quelques années, tout est finalement revenu à la normale sur ces terres. Maintenant, vous pouvez prélever 5 à 6 chevreuils et 10 à 20 sangliers sur cette zone. Tous les animaux sont en bonne santé et de bonne taille. Il y a 3 à 5 groupes différents de sangliers qui visitent les mangeoires.
Le plus grand défi, au début, c’est que l’on n’y voyait rien dans l’obscurité. Nous écoutions le sanglier arriver et s’installer, ou nous voyions parfois une silhouette sombre dans le champ, mais il était très difficile de choisir le bon sanglier à prélever. Nous avions une lampe de poche pour poursuivre l’animal après le tir. Une optique de jour a besoin de la lumière de la lune, des étoiles ou de la neige pour fonctionner la nuit.
Riccardo : J’adore le sanglier car c’est un animal intelligent, bien plus que les autres ongulés. Je les respecte, par exemple, pour leurs femelles, qui sont les seuls ongulés capables de défendre leurs porcelets, et ce au péril de leur vie. Les gens pensent que le sanglier est stupide, qu’il a une mauvaise vue, mais je pourrais vous raconter des tonnes d’histoires qui réfutent ces croyances étranges.
Jón Rúnar : C’est facile ! Pour leur viande.
Jón Rúnar : Il existe de nombreuses façons de chasser le sanglier. La plupart des sangliers sont abattus soit lors d’une chasse à courre avec des chiens qui rendent le sanglier mobile, près des zones d’agrainage, où il s’agit d’être calme, patient et de répandre peu ou pas d’odeur ; soit depuis un abri dans les champs, où vous protégez les cultures pour l’agriculteur. C’est ma façon préférée de les chasser. Mais chaque chasse est différente, et elles ont toutes leurs côtés plus ou moins positifs. Aujourd’hui, je chasse suivant un mélange de ces trois types. Tout dépend de la flore, de la saison et de la météo.
Riccardo : En Italie, il existe deux modes de chasse typiques : la chasse à courre et la chasse depuis un abri. Les chasses à courre commencent début novembre et se terminent le 31 janvier. Depuis un abri, vous pouvez chasser toute l’année sauf pendant la période de chasse à courre. Donc, je pratique principalement la chasse depuis un abri. Ensuite, il y a encore la lutte contre les nuisibles, mais en Italie, cette activité n’est pas classée comme chasse.
Jón Rúnar : C’est une bonne question. Tout d’abord, lorsque vous chassez, les tirs sûrs sont la chose la plus importante, et la connaissance de votre équipement pour effectuer ces tirs en toute sécurité est inévitable. Être capable de tirer en toute sécurité dans l’obscurité requiert un équipement de bonne qualité. Et tous les produits Pulsar répondent à ce critère. Pour le tir, j’ai tendance à dire que plus l’appareil est cher, plus il est polyvalent. Pour la chasse sur une mangeoire/zone d’alimentation depuis un siège en hauteur, j’aime beaucoup le Pulsar Digex C50 ou le Pulsar Forward F455S. Les deux appareils fonctionnent très bien, et en particulier lorsque vous vous trouvez dans une position de tir en hauteur. J’utilise le Forward lorsque je chasse à la fois des chevreuils et des sangliers. Les chevreuils le matin, le jour ou le soir, et les sangliers la nuit.
Pour la protection des cultures, les gammes Thermion et Talion révèlent vraiment leur potentiel. Quand la végétation est plus haute, il peut être plus difficile de déterminer le sexe de l’animal lorsque vous êtes au même niveau que lui. Si vous êtes sur un terrain en hauteur, comme une colline, il est plus facile d’identifier le sanglier. Les lunettes de visée thermiques sont vraiment efficaces et s’améliorent à chaque nouvelle version.
Mais ceci ne concernait que les instruments de tir. La question était de savoir quel est le meilleur appareil pour la chasse au sanglier et pourquoi. L’instrument qui m’a le plus appris est la caméra thermique. Elle m’a permis de devenir un meilleur chasseur en m’apprenant comment les animaux se comportent. La caméra thermique vous apprend à vous percher dans l’obscurité, et vous indique où se trouve la lisière du sanglier. À quel point vous pouvez être rapide et visible. D’où viennent les sangliers, quelle est leur hiérarchie, etc.
La réglementation, les lois et les règles de chaque pays ou région changent à mesure que la demande change. Il ne fait aucun doute que les appareils de vision thermique ou nocturne sont des outils efficaces pour évaluer et réguler le nombre d’animaux. De nombreux animaux sont très actifs pendant la nuit. En tant qu’humains, nous n’avons pas une vue ni des sens aussi développés que ceux des animaux, mais grâce à cette technologie, nous pouvons voir la nuit et même plus loin que les animaux.
En tant qu’humain, vous devrez passer par beaucoup d’émotions concernant l’utilisation de cette technologie et de nombreuses phases d’apprentissage pour pouvoir être à l’aise la nuit. Tout d’abord, vous devez apprendre à utiliser les appareils et à en tirer le meilleur parti, puis vous devez apprendre à ne pas avoir peur du noir et de l’inconnu. Il y a beaucoup de sons et de variables différents de ceux de la journée. Lors d’un séjour plus long dans l’obscurité, vous en apprendrez davantage sur les différents comportements, sons, rotations de différents animaux. Les bruits d’accouplement d’un renard ne sont en rien proches d’un sonnet ou de quelque chose de joli, et les chevreuils aboient bruyamment pour réclamer leur territoire. Je conseillerais aux gens de prendre le temps d’apprendre. Apprenez à voir avec vos oreilles et donnez-vous le temps d’apprendre à utiliser chaque appareil.
Riccardo : Pulsar a littéralement changé les résultats de mes chasses. Si je me remémore le passé, je peux dire que quand la nuit tombait, vous deviez rentrer chez vous. Et les résultats de votre chasse étaient toujours médiocres et assez éloignés du plan que vous aviez.
Maintenant, nous pouvons chasser les sangliers plus facilement, et nous en avons besoin car la situation devient tout à fait impossible : la population de sangliers a augmenté de 200% en une année, et nous avons maintenant quelques 2,3 millions de sangliers en Italie.
La nuit, vous avez besoin d’appareils puissants pour pouvoir clairement voir les animaux de loin, ce qui vous donnera la chance de tirer avec précision et en toute sécurité. C’est pourquoi j’adore le Thermion XP. Je l’utilise depuis le début, et apprécie toutes les améliorations apportées à cet appareil, du premier modèle à l’actuel Thermion 2 LRF XP50 PRO.
Ensuite, lorsque vous avez une lunette montée sur un fusil, vous ne pouvez pas observer toutes les zones autour de vous, alors j’utilise également une caméra. Le meilleur est l’Helion 2 XP50 PRO, la caméra la plus puissante du marché. Mais aussi le nouvel Axion est également très bon, en particulier la version XG35, car vous disposez d’un appareil puissant qui se range facilement dans la poche de votre pantalon.
Bien entendu, le choix des appareils dépend de votre localisation. En Italie, les lois sont différentes d’une région à l’autre. J’ai de la chance car je vis dans une région où les appareils de vision nocturne sont autorisés pour la chasse au sanglier. De manière générale, je n’aime pas les chasseurs qui utilisent des appareils thermiques pendant la journée pour détecter et observer les animaux de très loin. C’est trop facile.
Jón Rúnar : J’aime les petites choses efficaces. Je pense qu’il est important d’avoir une bonne lampe frontale. À la fois pour trouver son chemin et pour s’habiller sur le terrain dans l’obscurité. Un bon couteau est essentiel. De bons vêtements pour chaque situation, soit pour évacuer la chaleur et l’humidité si la chasse implique pas mal de mouvement, soit pour garder la chaleur s’il s’agit d’une chasse sédentaire. Un bon accès à l’eau et à l’énergie est essentiel à toutes les chasses et activités de plein air. Un bon bâton de tir pour la meilleure position de tir possible est vital pour moi. Un Thermacell pour repousser les moustiques.
Tout dépend de la région, du placement que vous obtenez et de la situation. En général, je dirais que je choisis mon matériel en fonction du type de chasse et de l’environnement. Ensuite, il est important d’avoir un plan et des outils pour récupérer l’animal mort. Cela peut être une corde ou un traîneau, tout type d’équipement de récupération.
Riccardo : La chasse est souvent pratiquée dans un environnement très difficile. Je comprends parfaitement les gens qui n’ont pas le budget pour du matériel haut de gamme, et c’est pourquoi Pulsar propose un large choix d’appareils. Mais je suggère toujours le meilleur équipement possible : pour être plus précis lors du tir, pour la sécurité, mais également pour le plaisir de regarder ou de filmer les animaux de la meilleure façon possible. Aujourd’hui, un appareil haut de gamme vous permet de ne pas avoir de limites dans la chasse. Vous pouvez repérer des animaux à 2 kilomètres, et si vous êtes un chasseur expérimenté, vous pourrez également identifier l’animal que vous observez. En jouant avec le contraste et la luminosité (Pulsar est le seul fabricant qui vous permet de sélectionner 20 niveaux), vous pouvez repérer un animal dans un champ envahi par la végétation, en supprimant toutes les fausses cibles que sont les rochers ou les arbres qui absorbent la chaleur pendant une journée d’été ; meilleur sera l’appareil, plus ce sera facile à faire.
Riccardo : À mon avis, la meilleure période est l’été : les nuits sont plus courtes et il est plus facile de chasser les sangliers. Si vous avez des zones d’alimentation, il est également plus facile d’attirer les sangliers car ils n’ont pas beaucoup de types de nourriture disponible, comme en hiver (à cette époque, les bois regorgent de glands ou de châtaignes). Les points d’alimentation sont également très utiles pour les agriculteurs car ils détournent les sangliers des cultures de maïs et leur évitent donc des dévastations déjà assez fréquentes. Puis, la température est douce, vous n’avez pas à endurer des températures froides qui, pendant l’hiver, peuvent facilement descendre plusieurs degrés en dessous de zéro.
Jón Rúnar : Les sangliers sont des animaux nocturnes. Cela signifie que c’est la nuit qu’ils sont le plus actifs. Ils parcourent en général plusieurs kilomètres chaque nuit. Ils ont une bonne vue, un museau fabuleux et une bonne ouïe. Pour pouvoir interagir avec eux, vous devez les trouver ou croiser leur route. Ce sont des créatures qui ont leurs habitudes. Dans certaines régions, les ressources alimentaires changent en fonction de la saison, ce qui implique que le sanglier doive parfois aller plus loin pour trouver de la nourriture.
Il n’y a pas de meilleur moment absolu. Bien que la chasse ne débute en général qu’une à deux heures après le coucher du soleil pour ma part. Ensuite, cela dépend de la région et de la saison. Mais les sangliers, comme beaucoup d’animaux, savent très bien s’adapter. Pendant la pandémie de COVID-19, de nombreux chasseurs n’ont pas pu chasser le sanglier sur leurs zones. Ensuite, de nouveaux comportements sont apparus et nous avons vu des sangliers aux zones d’alimentation pendant la journée. Il est difficile de dire quelle est la meilleure période de l’année. Chaque saison a ses qualités. J’adore protéger les cultures en juillet et en août. C’est palpitant. Vous vous approchez, et le but de la chasse n’est pas seulement d’obtenir de la bonne viande, mais aussi de protéger la récolte. Attendre sur un siège surélevé en hiver met votre patience à rude épreuve, mais si vous apprenez à aimer cela et à méditer, alors ce genre de saison et de chasse deviennent très apaisants. Au printemps, tous les oiseaux s’accouplent et chantent, construisent leur nid, et les sangliers d’un an ont la bonne taille pour être prélevés. L’été il fait chaud et vous n’avez pas besoin d’un équipement conséquent pour vous sentir à l’aise. Enfin, je dirais également que le pic de l’été est le moment de l’année où je pense qu’il est moins bon de chasser parce qu’il est compliqué de garder la viande fraîche. Sinon j’adore toutes les autres saisons.
Jón Rúnar : Les sangliers sont des créatures qui ont leurs habitudes. Ils sont intelligents, forts et peuvent être dangereux. Ils ont quelques faiblesses. Ils aiment grignoter du sucré, comme le maïs, et ne peuvent pas résister au goudron végétal. Par conséquent, nous, en tant que chasseurs, pouvons créer des zones qu’ils viendront souvent visiter. Les sangliers dorment pendant la journée et vivent en petits groupes, souvent d’environ 20 individus, avec la mère (laie) en tête du groupe. Elle reçoit parfois l’aide de nourrices qui allaitent, qui l’aident à prendre soin des plus jeunes marcassins. Les mâles restent avec le groupe jusqu’à l’âge adulte, puis ils quittent le groupe pour créer un petit groupe de jeunes mâles. Lorsqu’ils atteignent un âge plus avancé, ils deviennent plus solitaires et restent plus souvent seuls, rendant visite au groupe principalement pour s’accoupler avec la mère et contrôler le territoire. Les sangliers mâles se battent pour obtenir l’accès à la mère non sans un certain vice. Plus de 100 kilogrammes de pur muscle et des dents tranchantes comme des couteaux.
Un chasseur qui connaît leur mode de vie a de meilleures chances de prélever les bons animaux. Si vous tirez sur la laie de tête, les jeunes femelles créeront leurs propres groupes et plus de sangliers viendront dans la région. Avec une optique thermique, vous pouvez voir que les femelles ont une peau moins épaisse ; elles rayonnent plus que les mâles. La femelle principale a souvent du lait dans ses mamelons, ce qui les rend visibles. Les laies allaitantes ont parfois aussi du lait, mais pas dans tous les mamelons. Connaître et respecter votre proie vous donne toujours un avantage. Participer et interagir avec la nature doté des bonnes connaissances fait de vous un chasseur plus efficace, même si certains naissent avec de la chance dans ce domaine.
Riccardo : Comme l’a dit Jón Rúnar, le sanglier est un animal intelligent, mais, plus que les autres ongulés, il est très sensible à la nourriture. C’est parce qu’il a un estomac monogastrique comme nous ; les autres ongulés ont un estomac polygastrique : les cerfs ou les daims passent des heures allongés sur l’herbe comme des vaches seulement pour digérer. Le sanglier est obligé de beaucoup se déplacer pendant la nuit, parcourant des dizaines de kilomètres, car, pendant la journée, il reste dans une zone très couverte. La nourriture est son talon d’Achille. Sachant cela, vous pouvez préparer des points d’alimentation pour les sangliers. Mais vous devez connaître les bois, vous devez être habile dans le jeu de piste, et vous devez connaître leurs habitudes. Vous devez les intercepter dans les bois pendant leurs déplacements nocturnes. Si vous placez un point d’alimentation dans la mauvaise zone, vous n’aurez aucune chance de voir des sangliers.
Jón Rúnar : Oui, je me sers des appâts, du maïs et du goudron. Les sangliers ne se nourrissent pas uniquement de maïs. C’est un peu comme un dessert ou une entrée avant ou après le dîner. Mais ils aiment vraiment le goudron. Cela vous aide à comprendre combien d’animaux il y a dans votre zone. Le goudron est une chose plus importante que le maïs. Les sangliers adorent se frotter le corps contre un arbre avec du goudron dessus.
Riccardo : Oui bien sûr. Je fabrique des attractifs pour les sangliers et autres ongulés ou prédateurs. Je mélange mes attractifs avec du maïs, de la caroube et des corn flakes pour les chevaux. En fait, mon PowerScent a 9 parfums différents : pomme, truffe, sardine, vanille, anis, mûre, myrtille, chocolat et saumon fumé. J’ai passé 15 ans dans l’industrie de la pêche, où il y avait un grand développement de parfums pour la pêche à la carpe, alors j’ai demandé à une entreprise de développer des parfums pour les mammifères, et les résultats ont été incroyables. J’ai passé plus d’un an à les tester sur le terrain dans toute l’Italie pour être sûr de leur efficacité. Le sanglier est omnivore comme nous, mais j’ai obtenu les meilleurs résultats avec la truffe, la sardine et le saumon fumé.
Riccardo : Je me laisse guider par mon expérience, mais il est assez facile de trouver des pistes dans les bois. Le sanglier est un animal qui laisse beaucoup de traces, bien que, parfois, les traces du cerf puissent être confondues avec celles du sanglier. Par exemple, si vous trouvez un point d’eau dans les bois, vous pouvez être sûr que le sanglier y passera tôt ou tard. Les sangliers et tous les autres gros animaux courent dans les bois, suivant toujours les mêmes sentiers, il sera donc très facile de les voir chaque saison. Cela pourrait être la première étape, alors rappelez-vous que les animaux sauvages sont craintifs et qu’ils évitent les humains ; plus l’endroit est discret, calme et sauvage, plus vous aurez de chances de voir des animaux. Même pendant la journée.
Jón Rúnar : Vous cherchez un parcours et des traces de sanglier. Les sangliers aiment rester dans une flore dense et marchent souvent en ligne, laissant des traces profondes. La tactique de la chasse au sanglier réside toujours dans la direction du vent. Pour pouvoir couvrir mon odeur humaine, j’aime me « baigner » dans la fumée si possible. Ensuite, c’est aussi lié à la saison. Souvent, ils viennent sur les champs pour se nourrir. Si c’est une année riche en fruits, ils restent plus dans la forêt. Il s’agit d’identifier leur itinéraire et leur capacité d’accès à la nourriture et à leur abri. Ensuite, lorsque vous avez compris une partie de leur comportement, vous trouvez un bon endroit pour les traquer ou les attendre.
Jón Rúnar : Si j’en trouve un qui est seul et que je ne suis pas sûr que ce soit un mâle ou une femelle, je lui laisse un peu de temps pour voir s’il y a des petits autour, ce qui m’indiquera que c’est une laie. S’il n’y a pas de plus jeunes autour de lui, alors je regarde sa silhouette. Si c’est un mâle, je fais tout pour trouver la meilleure position de tir, soit en m’approchant, soit en utilisant mon environnement pour être plus stable, et je déclenche le tir.
Il existe deux règles très différentes quant à l’endroit et à la manière d’abattre un sanglier. Nombreux sont ceux qui soutiennent qu’une balle à environ 5 cm derrière l’oreille est la méthode la plus efficace. L’autre méthode consiste en un tir normal dans la région cœur-poumon. Selon la situation et la taille du sanglier, l’un ou l’autre peut être choisi. La première option exige une distance plus courte et une bonne position de tir stable ; l’autre exige de voir davantage le corps de l’animal et peut être prise à plus longue distance car la zone d’impact effective est plus grande. Si le sanglier est calme, tirer sur son corps ne fera probablement pas courir l’animal très loin. Si le sanglier était plein d’adrénaline après un combat ou quelque chose d’intense, il peut détaler très loin, même avec une bonne balle de cœur. Avant de sortir, vous avez souvent une idée du type de sanglier que vous souhaitez prélever – un sanglier d’un an, un petit du printemps ou un plus âgé. Par conséquent, choisir le bon est souvent fait à l’avance. Il peut y avoir des situations où vous décidez de ne pas laisser partir la balle même si la saison et l’animal sont idéaux, mais il se peut que l’animal soit trop gros pour être récupéré avec l’équipement et la main-d’œuvre disponible.
Riccardo : Nous devons suivre un plan très précis. Donc, si je dois avoir une femelle mature, par exemple, je devrai tirer sur une femelle mature. Mon éthique personnelle m’empêche de tirer sur la première femelle que je vois : je ne tire pas sur une femelle enceinte ou en période d’allaitement. Heureusement, aujourd’hui, la technologie fait des pas de géant et, à l’aide d’un appareil thermique, je peux repérer clairement un animal pendant la nuit et déterminer son âge, son sexe et son état de santé, simplement en regardant la longueur du mamelon chez une femelle, ou son comportement ou ses dents si je suis à la recherche d’un gros mâle.
Une autre grande erreur est de tirer sur la laie matriarche de la herde car elle en représente la mémoire historique. Elle doit toujours être épargnée. C’est pourquoi je prépare un endroit duquel je peux facilement observer les animaux, en coupant des petites plantes ou des arbustes pour avoir une ligne de tir dégagée. D’une manière générale, à environ 50-70 mètres du point d’alimentation. À cette distance, il est quasiment impossible d’échouer. Les animaux ne doivent pas souffrir : c’est une règle d’or du bon chasseur. Et je pense qu’essayer de placer le tir dans la tête est une grosse erreur. La tête du sanglier semble plus grosse qu’elle ne l’est. Il bouge aussi beaucoup, c’est donc un endroit très difficile pour placer une balle. Vous disposez d’une très petite surface et le risque de blesser l’animal est très élevé. Il vaut toujours mieux tirer derrière l’épaule, plus bas que chez les autres ongulés, car la position du cœur est plus basse chez le sanglier. Un tir dans le cœur ne vous permet pas toujours de voir l’animal s’effondrer, mais vous le récupérerez à moins de 50-100 mètres du point de tir.
Riccardo Tamburini: Je suggère toujours le meilleur équipement possible : pour être plus précis lors du tir, pour la sécurité, mais également pour le plaisir de regarder ou de filmer les animaux de la meilleure façon possible.
Riccardo : Je pense qu’il vous faut des connaissances, de la persévérance et de la patience. Si vous les avez, vous avez tout ce dont vous aurez besoin.
Jón Rúnar : Apprenez à utiliser les appareils de vision thermique et nocturne à la maison pour ne réaliser que des tirs sûrs en toute sécurité. Passez du temps dehors, du crépuscule jusqu’à l’aube et apprenez tous les sons des animaux nocturnes de votre région. Restez au bon vent. Dînez tard – moins vous aurez faim, plus vous serez à l’aise et pourrez rester calme, et ainsi éviter des mouvements qui pourraient vous trahir.
Jón Rúnar : N’allez jamais chercher un sanglier potentiellement blessé seul ou sans dire à quelqu’un qui connaît la région où vous vous trouvez et ce que vous faites. Soyez toujours accompagné d’un chien dressé pour retrouver un sanglier blessé. Ne regrettez jamais de ne pas avoir tiré si vous n’étiez pas en sécurité.
Riccardo : Le meilleur conseil que je puisse donner, c’est de passer plus de temps dans la nature avec des jumelles, une caméra ou un appareil thermique car pendant la nuit, les animaux se comportent complètement différemment que pendant la journée. Passer des heures à repérer les animaux vous fournira les bonnes connaissances pour obtenir les meilleurs résultats possibles pendant la chasse.